Dans un ouvrage, publié en 1858, Monsieur
Emile Agnel, a compilé les récits de différents procès intentés
à des animaux en raison des crimes qu’ils ont commit. Voici quelles
que sentences pour le moins curieuses qui ont été enregistrées dans
cet ouvrage : Note : Ces procès ont été intenté en application de
passages cités dans la Bible.
Exode 21-28 Si un bœuf frappe
de ses cornes un homme ou une femme, et que la mort en soit la suite,
le bœuf sera lapidé, sa chair ne sera point mangée, et le maitre
du bœuf ne sera point puni.
Exode 21-29 Mais si le bœuf était
auparavant sujet à frapper, et qu'on en ait averti le maitre, qui
ne l'a point surveillé, le bœuf sera lapidé, dans le cas où il tuerait
un homme ou une femme, et son maitre sera puni de mort.
C’est ainsi que différents animaux ont été pendu après un procès
mené en bonne et due formes par les autorités compétentes.
Voici
le récit d’un fait qui s’est déroulé dans la ville de Moisy et
figurant dans Histoire du duché des Valois :
Un
fermier de village de Moissy laissa échapper un taureau indompté.
Ce taureau ayant rencontré un homme, le perça de ses cornes; l’homme
ne survécut que quelques heures à ses blessures. Charles, comte
de Valois, ayant appris cet accident au château de Crépy, donna
ordre d’appréhender le taureau et de lui faire son procès. On se
saisit de la bête meurtrière. Les officiers du comte de Valois se
transportèrent sur les lieux pour faire les informations requises;
et sur la déposition des témoins ils constatèrent la vérité et la
nature du délit. Le taureau fut condamné à être pendu. L’exécution
de ce jugement se fit aux fourches patibulaires de Moisy-le-Temple.
La mort d’une bête expia ainsi celle d’un homme.
Ce supplice
ne termina pas la scène. Il y eut appel de la sentence des officiers
du comte, tenus pour juges incompétents, au parlement de la Chandeleur
de 1314. Cet appel fut dressé au nom du procureur de l’hôpital de
la ville de Moisy. Le procureur général de l’ordre intervint. Le
Parlement reçut la plainte du procureur de l’hôpital, pour cas de
saisine et de nouvelleté, contre les entreprises des officiers du
comte de Valois. Le jugement du taureau, condamné à mort, fut trouvé
fort équitable ; mais il fut décidé que le comte de Valois n’avait
aucun droit de justice sur le territoire de Moisy, et que ses officiers
n’auraient pas dû y instrumenter.
En Janvier 1386, il se déroula à Falaise,
ville de Normandie où naquit le célèbre Guillaume le Conquérant,
le procès d’une truie qui fut jugée puis condamnée à mort !!
Accusée d’avoir tué un nourrisson, elle est emmenée devant le bourreau
pour être exécutée !!
La truie aurait attaquée un jeune enfant
(Jean Le Maux), âgé de trois mois !! Installé dans son berceau,
cet enfant aurait été happé par la truie qui lui aurait dévoré le
bras et une partie du visage. Des blessures si importantes qu’il
en mourut !!
Immédiatement arrêtée, la truie est emprisonnée
en attendant son procès !
A l’instant de son histoire, d’importants
problèmes financiers se posent !! Qui va payer pour le salaire et
la nourriture de son geôlier et pour les sergents de ville qui l’escortent
puis le bourreau et ses aides et enfin, les charpentiers chargés
de bâtir l’échafaud ???
Le procès de cette truie dura plusieurs
jours, assistée d’un défenseur qui ne parviendra pas à sauver la
tête de sa cliente !!!!
Le tribunal, présidé par le Vicomte
de Falaise, Regnault Riguault, condamne la truie à la peine de mort
après lui avoir fait subir les mêmes mutilations que celles infligées
à sa pauvre victime !!
La sentence est prononcée et lue à la
coupable dans sa prison, puis la truie est transportée vers son
supplice !!
Une foule importante se presse devant l’échafaud
dressé sur le champ de foire, au faubourg de Guibray !
Il y
a des habitants de la ville, des paysans, le propriétaire de la
truie et le père de l’enfant ainsi que les cochons et les truies
du voisinage afin de leur montrer l’exemple !!
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